vendredi 29 janvier 2016

Un grand merci à vous, visiteurs assidus

Revenant de temps en temps sur ce blog, qu'à mon grand regret j'ai du négliger, n'ayant plus le temps de l'éditer comme jadis, je suis à chaque fois surpris par le succès qu'il remporte encore, et ce alors même qu'il n'a pas été mis à jour depuis deux ans.

Cela fait plaisir, mais surtout cela appelle deux observations: d'une part, que l'intérêt pour les belles chaussures ne tarit pas, et même va grandissant si je me fie aux statistiques fournies par Blogger: ce mois-ci (janvier) a vu la deuxième plus haute fréquentation depuis le lancement, avec 2.570 pages-lues avant même le dernier week-end.

Ce n'est pas gigantesque, certes, mais pour un blog qui n'a pas été mis à jour depuis deux ans, et sur un sujet aussi étroit que la chaussure masculine de qualité, cela est loin d'être négligeable.

Ceci m'amène à ma deuxième observation: manifestement, ce sujet intéresse toujours, et notamment par son côté historique. Les chaussures, c'est bien; connaître leur histoire et leur tradition, en un mot leur culture, c'est manifestement mieux, du moins à vos yeux.

On ne peut qu'applaudir cette curiosité, cette soif de connaissance qui distingue l'amateur éclairé de l'acheteur voulant simplement être "à la mode."

Et vous, qu'en pensez-vous?

Souhaitez-vous que ce blog ressuscite, même avec une fréquence réduite? Postez vos commentaires, ainsi que vos idées et vos suggestions, en bas de cet article. Ils ne tomberont pas dans l'oreille d'un sourd, c'est promis.



dimanche 9 février 2014

L'entretien: un investissement nécessaire,
utile et bon marché

(Je reprends l'écriture de ce blog après une longue interruption, pendant laquelle la fréquentation a augmenté régulièrement, jusqu'à établir un record en janvier 2014. Il y a donc une demande pour cette approche au monde de la chaussure de qualité. Merci aux lecteurs.)


Au bénéfice d'un récent déménagement, j'ai eu l'agréable surprise de retrouver de vielles chaussures que, cachées dans la cave, j'avais oubliées depuis leur achat qui remonte à .... janvier 1986. Si je suis aussi affirmatif sur la date, c'est parce que cet achat a eu lieu l'avant-dernière fois qu'il a neigé à Rome - la dernière fut 30 années plus tard, en 2006 - où j'étais arrivé pour un reportage, bien chaussé pour une capitale Méditerranéenne mais pas pour Rome, ce jour-là. 

Donc, il fallut rechercher rapidement une paire de chaussures pas trop moche, mais pas trop chère; supportant la neige, mais pouvant aussi être portée après, car je ne suis pas un adepte des chaussures-kleenex, et bien entendu fabriquées avec des matières convenables, c'est à dire naturelles....

Voilà ce qu'on achetait encore, il y a 30 ans, pour moins de 20€ d'aujourd'hui: mes chaussures romaines. En 2014, on n'aurait même pas des modèles chinois soldés pour ce prix.
A cette époque bénie d'avant l'euro, l'Italie était encore un paradis pour les visiteurs venant de pays à la monnaie (relativement) forte, et il me semble les avoir payées environ 15-20,000 lires, à peu près 75-100 francs d'alors, soit 11 à 15 euros.  A titre de comparaison j'ai souvenir d'avoir payé environ 800-900 francs pour une paire de Paraboot, achétées aussi pour la neige, dix ans plus tard.

Après l'histoire, la réalité

Heureux de les avoir retrouvées, car j'en ai l'utilité à la campagne, si jamais il se met à y neiger, j'ai procédé de la façon la plus simple qui soit, et que je conseille par défaut: la graisse. J'ai déjà expliqué comment le graissage remplace avantageusement le cirage, mais là c'était indispensable. Bêtement, je n'ai pas pensé à les photographier dans leur jus, mais ces boots étaient desséchées, déformées, et marquées par d'importantes traces de sel, car manifestement je le ne avais pas nettoyées avant de les ranger.

Première étape: enlever le sel. Avec une brosse drue, on enlève le plus gros, puis on passe une éponge ou un linge humides, plusieurs fois si nécessaire en laissant sécher (Attention: surtout pas près d'une source de chaleur) entre chaque passage. L'avantage de ce nettoyage humide est que, à terme, il facilite la pénétration de la graisse tout autant qu'il dessale le cuir.

Ce que j'ai trouvé de mieux pour le cuir
La graisse que j'utilise pour toutes mes chaussures est la Chelsea Leather Food, un produit anglais assez remarquable qui convient à l'entretien de toutes sortes de cuir, et que l'on trouve aisément sur internet. Il existe des produits bien plus chers, porteurs de marques bien plus prestigieuses (quoique....) mais elles n'apportent rien de plus que celle-ci, et parfois bien moins. (Voir à ce propos un précédent post: "pas de cirage.")

Armé d'un chiffon en coton épais, j'ai passé deux couches successives de graisse, en prenant soin qu'elle pénètre bien dans le cuir ainsi que les coutures, dont elle garantit la longévité. Le cuir prend graduellement une belle teinte mate, qui ne dissimule pas ce qui reste des marques de sel, et s'assouplit de manière assez surprenante, surtout après un si long abandon.

Anatomie d'un achat:
Voilà les chaussures romaines une fois graissées et mises sur embauchoir avant une deuxième couche de graisse dans quelques jours, une fois sèches. Que peut-on dire de ces chaussures? Que valent-elles maintenant?

Le problème des chaussures portée, mouillées et mal séchées, c'est notamment qu'elles plissent, et encore davantage si elles sont trop grandes (chaussettes épaisses obligent). On n'y peut pas grande chose, mais les plis s'estomperont avec des embauchoirs à la bonne taille et des graissages répétés.

Il n'en disparaîtront pas pour autant, mais est-ce bien grave pour des chaussures destinées à être portées dans la boue ou dans la neige?
Malgré leur prix plus que raisonnable, mes chaussures romaines sont de qualité plus qu'acceptable.

Il s'agit de chukka boots entièrement en cuir, doublés de cuir jaune et légèrement rembourrées pour isoler du froid. On notera, sur la photo du haut, que les lacets bicolores sont assortis au cuir extérieur et à la doublure....bon marché, mais chic!
On remarquera également les œillets métalliques, qui n'ont pas rouillé depuis tout ce temps, et qui sont donc probablement en laiton à six côtés.
La semelle en caoutchouc est épaisse (1,5 cm), et porte de surcroît des gravures anti-dérapantes - utiles sur neige et verglas. Mais la semelle montre aussi combien peu elles ont été portées.
Comme on peut le voir ci-dessus, le montage est somme toute complexe, avec un cousu norvégien et double trépointe. Il y a également deux semelles intermédiaires avant celle au caoutchouc, ce qui assure étanchéité et isolation thermique.
Le cuir, malgré le graissage, porte - hélas - les marques de mon incurie, et on voit bien les petits plis qui font que ces chaussures ne récupéreront jamais leur éclat d'origine. Mais, finalement, est-ce anormal que des chaussures portent les traces de leurs vie de baroudeur? Au moins, on verra que vous utilisez vos chaussures pour l'usage pour lequel elles ont été fabriquées, et non pas pour flâner dans un salon.

Pourquoi ne trouve-t-on plus ce genre de chaussures, dans cette catégorie de prix?

Parce que les fabricants qui y voyaient encore un intérêt il y a 30 ans ont fermé boutique, les marges ayant violemment rétréci, et seuls les fabricants chinois (merci à l'Organisation Mondiale du Commerce) sont en mesure de nous noyer sous des millions de chaussures à prix abordables, mais de piètre qualité.
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Quel enseignement faut-il en tirer? Pas grande chose, car l'économie de manière générale, et l'économie de la chaussure en particulier, a été bouleversée au cours de la dernière décennie.
Mais en tout cas n'espérez pas trouver, en cas de chutes de neige imprévues, des chaussures aussi bon marché et d'aussi bonne qualité que j'ai pu le faire il y a 30 ans.

Un conseil: pensez plutôt aux bottes en caoutchouc pour vous dépanner. On en trouve maintenant des pas chères, étanches et ne nécessitant aucun entretien, partout ou presque, pour quelques euros.


mercredi 3 avril 2013

Chaussures "faites main":
La Commission européenne nous donne raison

Nous avons déjà expliqué ici et ici nos divergences de vues avec l'état français, qui depuis 1948 limite, en matière de chaussures, l'utilisation du terme "fait main" aux seuls bottiers.

Nous estimons, a contrario, que les chaussures anglaises que nous importons en France sont "faites main", même si ce n'est pas le cas au regard du droit français, car même s'il est largement fait usage de machines dans leur fabrication, la main de l'ouvrier intervient en permanence, comme le montrent les vidéos des producteurs, ici et ici(La deuxième vidéo porte d'ailleurs le titre: "How traditional English shoes are hand-made.")

Nous avions donc porté cette affaire devant la Commission européenne, estimant que la loi de 1948 contrevenait au principe de libre circulation des marchandises au sein de l'Union, et qu'elle constitue en outre un "obstacle technique au commerce intracommunautaire" que le droit européen proscrit.


Montage de la tige sur la forme avec une machine pneumatique
Dix-huit mois après, la Commission nous a donné raison. Elle vient de nous informer que :

"L'instruction de votre plainte a conduit la Commission à considérer qu'une infraction au droit de l'Union européenne était susceptible d'être constituée. En vertu de l'article 258 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), elle a donc décidé d'envoyer une lettre de mise en demeure aux autorités françaises. Cette lettre constitue la première étape officielle de la procédure de manquement au droit de l'Union visée par l'article 258 précité."

En effet,

"Aux termes de la mise en demeure, la Commission estime que le régime actuel de dénomination des chaussures « fait main » en France constitue une mesure d'effet équivalent à une restriction quantitative contraire à la libre circulation des marchandises consacré par l'article 34 TFUE et non justifiée au titre de l'article 36 TFUE."

La France a deux mois pour répondre.

Nous attendons avec intérêt la réponse des autorités françaises, mais nous estimons toujours qu'elles auront du mal à justifier, comme le stipule la loi n° 48-824 du 14 mai 1948, que l'on puisse admettre l'utilisation de machines pour certaines opérations de production de chaussures "faites main," mais pas pour d'autres.

En fait, chez les producteurs britanniques, les machines ne sont utilisées que pour certaines opérations (formage, coutures, marquage), mais ces opérations sont toujours effectuées à la main par un ouvrier spécialisé et généralement très expérimenté étant donné le coût des matières premières. Il ne s'agit donc pas d'une production de masse, même si ce n'est pas une fabrication exclusivement à la main.
Couture de la trépointe sur la tige à l'aide d'une machine.
Mais, de nos jours, que fabrique-t-on encore exclusivement à la main? Et quel avantage retire-t-on d'une telle fabrication?

La loi de 1948 avait été promulguée dans l'immédiat après-guerre pour protéger une profession artisanale menacée. Mais le temps a passé, et les rares bottiers encore en activité sont généralement florissants, et n'ont pas besoin d'une loi archaïque pour les protéger des dures réalités du marché. En outre, entre leurs chaussures sur mesure à plusieurs milliers d'euros et les chaussures à quelques centaines d'euros des producteurs britanniques, aucune confusion n'est possible: nos clients achètent les yeux ouverts, et aucune confusion n'est possible.

En fait, la loi de 1948 était basée sur une confusion lexicale: le législateur de l'époque a protégé le terme "fait main" alors qu'il voulait en fait protéger la notion de "fait sur mesure," caractéristique du bottier, entre autres.

Ces derniers, des professionnels qui fabriquent des vêtements "sur mesure" en utilisant des machines (à coudre et à repasser, entre autres), n'ont jamais ressenti le besoin de s'attribuer l'exclusivité du terme "fait main." Pourquoi en serait-il autrement pour les bottiers, et pour eux seuls ?

Pour la prochaine étape, rendez-vous dans deux mois.....si les autorités françaises répondent dans les délais.

En attendant, vous pouvez trouver une large gamme de chaussures "hand-made" (pas encore "faites main," pour quelques mois) dans notre boutique en ligne, Britannic Shoes, et notamment nos dernières-nées, des desert boots fabriqués artisanalement dans le Suffolk anglais à nos spécifications.


mardi 5 mars 2013

L'artisanat anglais à vos pieds:
les nouvelles bottines Suffolk Boots

Importateur exclusif des brogues irlandais, Britannic Shoes est toujours à la recherche de produits d'exception permettant à ses clients de se chausser avec des produits de qualité sans nécessairement faire l'impasse sur une certaine originalité.

C'est dans cette optique que nous sommes très heureux d'annoncer l'arrivée dans notre boutique virtuelle de deux nouveaux modèles produits par une entreprise artisanale du sud-est de l'Angleterre, Ray's Veldts: le desert boot Ethelred et le chukka boot Red Oak.

Le desert boot Ethelred
Ces deux modèles partagent une même origine, et les mêmes caractéristiques: il s'agit de modèles fabriqués artisanalement, quasiment à la commande, selon les techniques les plus traditionnelles, par une petite entreprise artisanale.

Autant que faire se peut, elle utilise des matières premières fabriquées en Angleterre, sauf pour certains textiles techniques et certaines semelles italiennes (Vibram). Jusqu'ici, elle écoulait l'essentiel de sa production dans sa région du Suffolk, sur la côte orientale de l'Angleterre.

Nous avons été attirés par cet aspect artisanal, mais surtout par la qualité qu'il permet: les chaussures sont faites à la main, et les cadences à l'ancienne permettent à un même ouvrier de fabriquer une paire de chaussures du début jusqu'à la fin. Chacun fait donc un contrôle continu de la qualité, avant le contrôle final effectué par le chef d'entreprise.

jeudi 31 janvier 2013

Pourquoi les hommes ne portent-ils plus de talons hauts?

Je reprends cette chronique après plus d'un mois d'interruption en raison d'impératifs professionnels liés à mon véritable métier.



Sous ce titre intriguant, le site web de la BBC s'est lancé dans une longue et intéressante étude des talons hauts qu'ont porté jadis les hommes. Et il en ressort que, pendant des siècles et jusqu'à une époque relativement récente, les talons hauts étaient un élément de mode essentiellement masculin.

Les talons hauts, comme le savent bien les femmes, ne sont ni pratiques, ni confortables, et en les portant il faut éviter les pelouses, les rue pavées, et le verglas - et même, si on porte des talons aiguilles, les beaux parquets. En fait, on en arrive à se demander si ces talons hauts ont bien été inventés pour la marche - et avec raison, car à l'origine ce ne fut pas du tout le cas.

"Les talons hauts étaient portés pendant des siècles par les cavaliers du Moyen-Orient et de Perse,"  dit Elizabeth Sammelhack, du Bata Shoe Museum à Toronto, "car il était essentiel qu'ils puissent se caler, debout dans leurs étriers, pour pouvoir décocher leurs flèches avec précision."

A la fin du 16ème siècle, le Shah Abbas 1er de Perse disposait de la cavalerie la plus puissante au monde et, recherchant des alliés pour vaincre son ennemi héréditaire, l'empire Ottoman, il dépêcha en 1599 la première ambassade perse en Europe, qui se rendit auprès des cours royales de Russie, de Norvège, d'Allemagne et d'Espagne.

La chaussure perse remporta un vif succès en Europe
Cette mission diplomatique déclencha une vague d'intérêt pour toutes les choses perses, et les aristocrates de ces pays adoptèrent la chaussure perse, qui donnait une apparence virile et masculine à celui qui la portait. Lorsque ces chaussures commencèrent à être adoptées par les classes moyennes, les aristocrates s'en démarquèrent en adoptant des talons toujours plus hauts. Bien entendu, ce genre de chaussure était parfaitement inadaptée aux rues boueuses et impraticables de l'Europe du 17ème siècle, mais cela faisait justement partie de leur attrait.

jeudi 3 janvier 2013

Bonne et heureuse année à nos lecteurs et amis

L'équipe de Britannic Shoes et moi-même, auteur de ce blog, souhaitons aux lecteurs et amis de la maison des Belles Pompes, ainsi qu'à tous les amateurs de belles pompes qui ne nous connaissent pas encore, une bonne, heureuse et prospère année 2013.

Les exigences de mon activité principale m'ont laissé peu de temps ces dernières semaines pour tenir à jour ce blog, mais la situation devrait s'améliorer prochainement, me permettant ainsi de continuer à explorer les recoins les moins connus du monde de la chaussure britannique, et européenne, mais toujours de qualité.

En attendant, profitez de cet intervalle pour me faire part de vos questions, de vos suggestions de sujets à traiter, et de toute autre réflexion concernant notre champ d'intérêt, et je ferai mon possible pour y répondre.

A vos claviers, donc.


Avec nos remerciements à Angela Sacco (http://angelasacco.perso.sfr.fr/) à qui nous avons emprunté cette belle image.

vendredi 14 décembre 2012

Quand le nec rencontre le plus ultra

Si on aime les belles chaussures, on aime généralement les belles choses, et quand on aime, on ne compte pas.... Cette transition un peu rapide semble avoir inspiré un malletier bordelais qui réalise, depuis une dizaine d'années, de très belles malles sur mesure, et dont certaines sont destinées à l'amateur de chaussures, qui peut ainsi y mettre à l'abri toute sa collection et tous les accessoires nécessaires à son entretien, et les transporter à sa guise. Et même, par les temps qui courent, les emmener avec lui en Belgique ou en Suisse, sans risque de les abîmer.

Si votre oncle d'Amérique vous a demandé ce qui vous ferait plaisir pour Noël, voici donc la réponse toute trouvée!

La malle Palace
Cet artisan bordelais, Franck Tressens, réalise sous sa marque Ephtee divers modèles de malles dont les contenances s'échelonnent de six à 30 paires de chaussures, avec à chaque fois des fonctionnalités originales: table de travail escamotable, sièges, plans de travail....tout, semble-t-il, peut être envisagé.

La marque propose également une large gamme d'accessoires plus simples, allant du tapis de cirage en cuir aux coffrets et mallettes d'entretien en bois et cuir, et allant même jusqu'au "banc de cirage" et - comble du raffinement ou summum de la démesure - au siège de cirage baptisé Figaro, dont voici la description qu'en fait son concepteur:

Siège sur roulettes en bois laqué, assise et parements en cuir, et laiton massif encastré, il est parfait pour ranger tous les accessoires de cirage. Une tablette dépliable est à la disposition du cireur pour stocker les chaussures en cours d’opération.

Ce sont, indiscutablement, de très beaux objets, et dont le prix est à la mesure de leur qualité apparente. Notre demande de renseignements sur les prix a été ignorée, mais nous avons néanmoins pu trouver des articles de presse faisant état de chiffres assez extravagants. Jugez-en vous-même:

La malle JD contient 14 paires
La malle JD, qui contient 14 paires de chaussures, coûte déjà 15.000 euros, d'après un tarif Ephtee relevé sur un forum - ce qui fait tout de même environ 1.000 euros par paire rangée. Cette malle mesure 145 cm de haut, 55 cm de large, et 65 cm de profondeur, et comporte, visibles sur la photo ci-contre, des formes pour le glaçage. Elle joint donc l'utile à l'agréable. Mais une question vient alors à l'esprit: que faire si on possède 15 paires?

A ce niveau de prix, on hésite alors même à imaginer combien pourrait coûter la malle Palace, largement plus grande avec une contenance de 30 paires, et qui comporte de grands tiroirs de rangement latéraux, tandis que "le vaste plateau se transforme en cabinet de cirage ou en bureau d'appoint." 

Quant au siège - il s'agit en fait d'un tabouret - de cirage Figaro, qui comporte tiroirs de rangement et autres plateaux rabattables, le tout monté sur roulettes et réalisé en bois souligné de cuir, il coûtait, lui, 990 euros il y a déjà un certain temps.

Il est vrai que certains accessoires sont nettement plus abordables, et sortent largement du rang grâce à une esthétique très réussie. Ils feraient sans doute aussi votre bonheur si votre oncle d'Amérique venait subitement à s'enfuir à la vue du prix de ces malles.

Il y a de quoi. Pour le prix de la malle JD pouvant contenir 14 paires, on peut s'acheter en ces temps de crise une voiture moyenne ou alors, au choix, trois ou quatre paires de chaussures sur mesure chez Lobb (celui de Londres); 15 paires de chaussures prêtes à porter chez Edward Green, ou encore 30 ou 40 paires des plus beaux modèles de Crockett & Jones, ou encore... enfin, vous voyez où je veux en venir.

Le siège Figaro
En fait, plus qu'à des particuliers, ces malles conviennent davantage à des professionnels voulant exposer des produits de luxe dans des salons ou chez des clients, et pour lesquels la facilité de transport que permet la malle sera déterminante. Et dont la société pourra plus facilement absorber le coût que ne peut le faire un particulier.

Cela étant, pour ce qui me concerne, je suis très tenté d’appeler tous mes parents, proches ou éloignés, pour savoir si je n'aurais pas, quelque part, un oncle d'Amérique que j'aurais oublié....


photos (c) Ephtee