dimanche 29 juillet 2012

Quand un ghillie brogue n'en est pas un

Nous avons déploré, dans un récent post, la propension de certaines marques de corrompre ou détourner des modèles traditionnels dans le seul but de renouveler leur gamme de produits. Ceci n'est ni propre aux chaussures, ni récent, mais reste néanmoins profondément agaçant. Cette "réinterprétation" moderne de modèles classiques est, en fait, révélatrice du degré zéro de la créativité.

Les deux exemples que nous avions cités, photos à l'appui, pour illustrer les dérives de cette pratique émanaient l'un d'une marque inconnue, et l'autre d'une marque dont la réputation n'est pas fondée sur le respect des traditions. Déplorable, avions-nous pensé, mais s'agissant de marques de second (ou troisième) plan, les dégâts seraient limités.

Hélas, cette pratique gagne même les marques plus établies, comme on peut le constater à la vue du modèle Pitlochry de chez Cheaney. Il est présenté par la marque comme un ghillie brogue, mais n'en respecte pas les codes, et il associe de surcroît du cuir marron clair à du tissu tartan.

mardi 24 juillet 2012

Soldes: plus que 48 heures pour en profiter!

Attention: la période des soldes de notre boutique en ligne, Britannic Shoes, se terminera après-demain, 26 juillet, à minuit.

Après cette date, nous serons en outre obligés d'augmenter nos prix, sous la double pression du cours de la livre sterling et des augmentations de prix décidées par nos fournisseurs. En moyenne, l'augmentation sera proche de 20%, l'écart du taux de change étant responsable, à lui seul, de plus de la moitié.

Par conséquent, un achat pendant les soldes permet une économie d'environ 40% par rapport aux prix qui entreront en vigueur à la fin du mois, ce qui est très substantiel, et d'autant plus appréciable que cette réduction s'applique à l'ensemble de notre gamme, et pas seulement à quelques produits dans quelques tailles.

A bon entendeur, salut!



lundi 23 juillet 2012

C'est l'été: chaussettes, ou pas chaussettes?

Maintenant que l'été est finalement arrivé sur toute la France, se pose la question récurrente de l'homme soucieux de son apparence: peut-on se passer de chaussettes?

Ce débat est l'un des plus grands marronniers de la mode masculine, et revient tous les ans avec des positions très tranchées des deux côtés, les pour et les contre.

Rien dans les usages vestimentaires ne l'interdit absolument, mais comme pour tout il y a quelques conditions qu'il convient de respecter. La première est, bien entendu, de n'abandonner les chaussettes qu'en été, ou en tout cas lorsque la température est élevée.

Éviter, ensuite, de porter des chaussures foncées sans chaussettes avec un pantalon foncé: cela créerait une zone blanchâtre, à l'esthétique douteuse, autour des chevilles. Aucun problème, cependant, si les chaussures ou le pantalon, ou même les deux, sont clairs, car l'impact visuel est alors très atténué.

A condition d'éviter le ridicule, que cet homme recherche manifestement, on peut parfaitement  se passer de chaussettes. Mais, de grâce, pas de chaussures orange, et encore moins avec un pantalon noir; pas de costume, ni cravate, sans chaussettes; et éviter de raccourcir votre pantalon si vous ne partez pas à la pêche aux moules.





Le choix de porter ou non des chaussettes dépend aussi du type de chaussure. On ne porte pratiquement jamais de chaussettes avec des chaussures de bateau, mais il serait ridicule de ne pas en porter avec des brogues, comme on le voit parfois en ville.

Les mocassins s'accommodent très facilement du pied nu, surtout s'ils sont légers; on peut aussi considérer que plus le mocassin est clair, moins il faut de chaussettes.

Mais l'esthétique n'est pas tout: le confort doit être le critère absolu

dimanche 22 juillet 2012

Que dirait Jeeves? Conseil n° 2

Nous avons vu, dans le post précédent, que seules les chaussures de qualité en cuir étaient à même de satisfaire aux exigences de l'homme élégant. Mais choisir la matière de base ne suffit pas; il faut également savoir adapter ses chaussures aux circonstances.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, en dehors des bottines c'est le mocassin qui est la chaussure la plus informelle et la plus sportive; par conséquent, on évitera logiquement de porter ce type de chaussure dans des circonstances formelles, avec une seule exception: le smoking. En effet, on peut porter un mocassin verni avec un smoking car cette tenue était, à l'origine, une alternative plus décontractée et plus informelle à l'habit de soirée alors de rigueur dans les dîners élégants.


Richelieu verni pour la ligne et semelle collée pour la légerté: le modèle Craven de chez Cheaney est le prototype même de la chaussure de soirée.




Puisqu'on en est aux tenues formelles, il faut noter que les chaussures vernies, mocassins ou à lacets, ne se portent que le soir. Pour des tenues habillées de jour, tel l'habit (jaquette), on portera des chaussures noires très simples, sans aucune décoration ni fioriture, et de préférence lacées. Inversement, ce même type de chaussure peut aussi parfaitement remplacer la chaussure vernie de soirée, car on n'a pas forcément envie d'acheter des chaussures vernies si on n'a pas souvent l'occasion de les porter.

Venons-en aux tenues de tous les jours.

mardi 17 juillet 2012

Que dirait Jeeves? Conseil N° 1

Jeeves, majordome hors pair rendu célèbre dans le monde anglophone par la plume de génie de P.G. Wodehouse, devait souvent contrer les initiatives vestimentaires un peu farfelues de son jeune patron, le sympathique, richissime mais assez simplet Bertie Wooster.

Stephen Fry (Jeeves, à gauche) et Hugh Laurie ont joué dans l'adaptation télévisuelle des romans de P.G. Wodehouse diffusée par la BBC.






Hélas, depuis cette Belle Epoque, trop peu nombreux sont ceux ayant encore la chance de bénéficier des conseils avisés d'un majordome pour éviter les impairs les plus flagrants de leur habillement. Puisque, de surcroît, la transmission père-fils des règles vestimentaires élémentaires se perd ou s'étiole, nous avons pensé qu'il serait utile de rappeler comment bien choisir et bien porter ses chaussures.

Britannitude oblige, comme dirait Ségolène, ces rappels se basent essentiellement sur les conventions et coutumes britanniques, mais qui sont largement reprises sur le Continent.

Nous nous inspirerons donc, présumant de la permission de P.G. Wodehouse, des conseils qu'aurait pu prodiguer Jeeves en matière de chaussures et de leurs accessoires.

Nous espérons que nos lecteurs les plus jeunes pourront y trouver des informations utiles, et les plus aguerris un rappel des notions de base qui régissent, dans nos contrées riveraines de la Manche, le port de chaussures.

dimanche 15 juillet 2012

Le brogue: une chaussure celte pour l'Angleterre (2ème partie)

Dans notre précédent épisode, nous avons résumé l'origine des brogues, et avons vu qu'elles étaient probablement nées en Irlande du Nord, puis ont gagné l'Ecosse avant d'être adoptées par la "gentry" anglaise au XIXème siècle. Nous passons en revue ci-dessous les différents types de brogues, sachant qu'ils ne diffèrent entre eux que par leur laçage (oxford ou derby) et surtout, par l'exubérance de leurs décorations, que l'on appelle brogueing et, faute de mieux, fioritures ou perforations en français.

Le premier modèle de brogues lacés - les seuls véritables, à notre sens - est le "full brogue", ou brogue entier, dont les décorations sont les plus exubérantes. Elles comportent à la fois des perforations sur la pointe et des lamelles décoratives, portant alternativement de gros et petits trous, sur l'avant et les côtés, selon un patronage dont la forme peut varier sensiblement.