mercredi 29 août 2012

Cirages: Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà?


Si vous aimez les chaussures, vous aimez aussi les entretenir, et naturellement vous n'utilisez que les meilleurs produits -- pâtes, cirages, graisses -- disponibles sur le marché pour ce faire. Mais, justement, quels sont les meilleurs produits d'entretien? 

Vous ne serez pas étonné d'apprendre que la réponse varie selon le pays. Depuis Pascal et son célèbre «Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà», en effet, la situation n'a pas bien évolué, et chaque pays reste attaché à sa production nationale.

En Europe, le marché des produits d'entretien pour chaussures est dominé par trois grandes marques, une française (Saphir), une allemande (Collonil) et une suisse (Burgol). Deux autres marques françaises moins connues sont également présentes sur ce marché: Famaco et Grison, cette dernière appartenant désormais à un groupe américain alors que la première est restée une entreprise familiale. Et il n'existe qu'une seule grande marque anglaise, Dasco, même si elle est bien loin d'égaler la renommée des marques du Continent.

Un premier constat s'impose, et surprend. Les trois marques les plus réputées proviennent de pays qui n'ont pas d'industrie de la chaussure de premier plan, tandis que l'Angleterre, patrie de la chaussure de qualité depuis un siècle et demi, n'a pas su générer de marque ayant su s'imposer au niveau mondial. La plus célèbre des marques anglaises, Kiwi, fut en fait inventée en Australie et appartient maintenant à un conglomérat américain. Les marques réellement anglaises - Carr & Day & Martin; Cherry Blossom; et autres Durbar - ont disparu, ont changé d'activité principale, ou alors connaissent aujourd'hui une diffusion confidentielle. 

Ceci est probablement du au fait que chaque grande marque anglaise de chaussures commercialise ses propres cirages et crèmes. Mais qui, alors, produit les gammes de cirage pour les marques Tricker's, Crockett & Jones et autres Loake? Le secret est bien gardé, les marques ajoutant sans doute une importante "prime de notoriété" au prix de revient sans doute relativement modeste de ces produits.

dimanche 26 août 2012

La fascinante histoire des Jodhpur, Chukka et Chelsea

D'où viennent les bottines que nous portons aujourd'hui? Qu'elles soient fermées par des lacets, des bandes élastiques ou des lanières, ces chaussures qui montent jusqu'aux chevilles sont le fruit de la conjonction historique entre colonisateurs anglais, équitation, et sous-continent indien. Un mélange qui allait révolutionner le monde de la chaussure pour homme qui, à l'époque, ne comprenait que des bottes montantes, la chaussure basse n'ayant pas encore été inventée.

Les cavaliers européens, surtout les militaires, ont toujours porté des bottes en cuir montant jusqu'au genou, et parfois au-delà, afin de protéger la cheville et l'intérieur du mollet du frottement contre les éléments de la selle et, au combat, le bas de la jambe, et parfois le genou, des coups d'épée ennemis. Si ce type de botte est bien utile à cheval, elle devient vite pénible lorsqu'on est à terre, car du fait de la raideur de la partie montante elle est très inconfortable pour marcher.

Conçues pour protéger la jambe des coups d'épée ennemis, on devine bien que les bottes de la cavalerie anglaise étaient peu adaptées au climat indien. Celles-ci sont encore en service avec la Household Cavalry, la garde royale à cheval.






Lorsque les anglais se sont installés en Inde, pays où les températures et l'humidité atteignent des niveaux jamais vus en Europe, il apparut vite aux officiers de cavalerie qu'à côté de leurs lourdes bottes d'ordonnance il leur fallait une autre type de chaussure, qui protégerait le pied et la cheville sans enfermer tout le bas de la jambe dans un mini-sauna portatif.

mardi 21 août 2012

Nos étagères croulent sous les nouveautés

Après avoir "relooké" notre boutique en ligne en début de mois, nous terminons maintenant d'en remplir les rayons virtuels avec une large sélection de nouveaux modèles de brogues irlandais, de mocassins, de boots et d'autres chaussures à lacets pour satisfaire tous vos désirs et toutes vos envies. Voici un peu plus de détail.

Le Loake Cannon, un superbe mocassin "double monk"
Notre boutique propose désormais neuf modèles de brogues irlandais de la gamme Presidential de Robinsons Shoemakers, chacun disponible en deux ou trois largeurs, et en 13 pointures différentes, demi-pointures comprises. Dans cette seule gamme, vous avec donc le choix entre environ 350 modèles pour trouver votre bonheur. Ceci est un facteur non négligeable dans le succès de cette ligne en tous points remarquable, car pouvoir choisir entre trois largeurs et 13 pointures est l'assurance de pouvoir trouver la chaussure quasiment parfaite pour n'importe quel pied....ou presque.

La gamme de chaussures à lacets comprend désormais 32 modèles différents, disponibles en une à cinq teintes différentes, une ou deux largeurs, et 13 à 15 pointures différentes. Là encore, le nombre des permutations est gigantesque, car pour les seules chaussures à lacets nous proposons plus de 650 références différentes.

dimanche 19 août 2012

Conseil n° 6 : Le lustrage "miroir", ou glaçage

Si l'on veillera à toujours garder ses distances des excès que sont la patine et la peinture des chaussures, il n'en reste pas moins vrai que les chaussures de qualité exigent un aspect impeccable. L'une des finitions préférées de nos amis anglais est le lustrage "miroir" (mirror shine), aussi appelé glaçage, que l'on obtient par une méthode rendue célèbre par l'armée de Sa Majesté, le "spit 'n' polish" (salive et cirage).

Il est important de savoir que le lustrage  "miroir" ne s'applique qu'à la pointe avant de la chaussure, avec une certaine tolérance pour la partie arrière autour du talon, mais guère plus. Si l'on voulait une telle finition sur toute la chaussure, alors on achèterait, comme le font les officiers de nombreuses armées de tradition anglo-saxonne, des chaussures vernies.

Comment y arriver? Nous avons conseillé, dans un précédent post, d'éviter le cirage, une crème de couleur adaptée suffisant à l'entretien normal de vos chaussures. Mais le cirage - en très petite quantité - reste indispensable pour obtenir un lustrage "miroir".

Le degré de l'effet miroir doit s'adapter à votre goût
Après avoir crémé ses chaussures, et avoir attendu qu'elles aient bien séché, on appliquera du cirage de la bonne couleur (ou très légèrement plus foncé en fonction de l'effet recherché) avec un chiffon ou une petite brosse. En ayant auparavant chambré le cirage ou, mieux, l'ayant assoupli près d'une source de chaleur, on pourra plus facilement veiller à en prendre le moins possible, et on l'appliquera en plusieurs couches successives, toujours avec des mouvements circulaires (personne n'a jamais su expliquer pourquoi le mouvement devait être circulaire, mais pourquoi pas?).

Après que chaque couche ait bien séché, c'est à dire trois ou quatre minutes, on passera vite quelques coups de brosse afin que le cirage brille un peu, avant de repasser la couche successive.

vendredi 17 août 2012

La fâcheuse question des patines

Chaque passion à laquelle on succombe évolue inévitablement, et après un début où l'on est fidèle aux règles, l'on se plaît, au fur et à mesure que l'on prend de l'age et du galon, à en explorer les limites les plus reculées, cherchant ainsi inconsciemment à entretenir ou à renouveler une passion qui s'étiole dès qu'elle n'innove plus. C'est ainsi que l'on arrive, presque sans s'en apercevoir, aux pires excès qui dénaturent, finalement, la passion que l'on ressentait à l'origine. C'en est ainsi, aussi, pour les chaussures.

La variété des styles, des patronages, des matières dans lesquelles sont produites les chaussures pour homme est telle qu'elle pourrait suffire à nourrir la passion de tout un chacun. Mais ce n'est pas le cas, et nombre d'amateurs de chaussures, qui se glorifient en se nommant "calcéophiles", dérapent vers ce qu'on est bien obligé de reconnaître comme une perversion: la décoration à la main des chaussures. D'ailleurs, les américains ne s'y sont pas trompés, qui parlent de "shoe porn" (pornographie des chaussures) dès que la plastique et le visuel deviennent les éléments dominants.

Des chaussures en bois? Non, une patine "acajou"
Cette introduction un peu alambiquée nous amène au sujet d'aujourd'hui: les extravagants détournements que constituent les patines et peintures à la main dont raffolent certains amateurs de chaussures -- pardon, certains calcéophiles.

Une chaussure, comme un meuble ancien, embellira au fur et à mesure qu'elle recevra des couches successives de crèmes et cirages, lustrés avec beaucoup d'huile de coude, et qui finiront par constituer une décoration très personnelle, surtout si l'on varie un peu teintes et couleurs en y ajoutant un peu d'eau. Mais, comme pour les meubles anciens, cette patine doit être à la fois graduelle, naturelle et presque involontaire, de façon à ce que le résultat paraisse presqu'un hasard.

mercredi 15 août 2012

Un conseil à l'achat: vérifier la doublure du talon

Lorsque vous achetez des chaussures, que ce soit en magasin ou sur Internet, il y a un détail à vérifier: la façon dont est doublée la partie arrière.

Généralement, sur les chaussures à lacets et sur les bottes, la doublure arrière est en cuir lisse, comme le reste de la doublure, de manière à ce que la chaussette glisse facilement en accompagnant la flexion du pied pendant la marche, et le mouvement de va-et-vient du talon vers le haut.

Il arrive cependant, notamment sur certains mocassins, que le fabricant utilise au contraire de la croûte de cuir, rugueuse et donc plus accrocheuse, afin d'éviter de "perdre" la chaussure lorsque le talon se lève à chaque pas. On voit bien, sur la photo ci-dessous, la différence des cuirs utilisés pour la doublure.

Mais cette astuce apparemment logique a un effet secondaire très désagréable, surtout lorsqu'on porte des chaussettes fines, qu'elles soient en soie ou en fil d’Écosse. En effet, si la doublure en croûte de cuir "accroche" la chaussette lorsque le talon glisse vers le haut à l'entame du pas, celle-ci est donc tirée vers le bas, puis tassée sous le talon lorsque celui-ci se reposera sur le sol à l'issue du pas. C'est particulièrement désagréable, pour ne pas dire odieux, et oblige à remonter ses chaussettes en permanence.

Si vous trouvez une doublure rugueuse à l'intérieur du talon de chaussures que vous voulez acheter, demandez au vendeur de la remplacer par un cuir lisse. Sinon, ce défaut est facilement rectifié: demandez donc à votre cordonnier d'abraser légèrement l'arrière (afin d'en réduire l'épaisseur), puis d'y coller une pièce de cuir pleine fleur. Sur certains modèles -- mais pas celui de notre photo -- il est même possible d'enlever simplement la pièce en croûte de cuir pour la remplacer par du cuir.

Et voilà: plus de problème. Et vous pourrez finalement marcher confortablement avec des chaussures que vous étiez prêt à jeter par exaspération....

Encore une économie rendue possible par le dévouement et le savoir-faire de l'équipe de Britannic Shoes, toujours prête à vous conseiller pour que vos achats de chaussures soient toujours aussi satisfaisants et aussi avertis que possible.

lundi 13 août 2012

Nous faisons peau neuve pour la rentrée

A compter d'aujourd'hui, notre boutique en ligne Britannic Shoes s'est refaite une beauté, en troquant l'habit vert et or qu'elle portait depuis sa naissance pour une robe plus légère, blanche rehaussée de vert anglais. D'autres changements portent sur la taille des caractères, les fiches de présentation des chaussures, et d'autres modifications mineures. Plus clair, plus visible et plus fonctionnel: voilà le but de ce renouvellement.

D'autres changements, moins visibles, portent sur la gestion des fonctionnalités d'administration, la gestion des commandes qui vont de pair avec des changements importants des modes - et surtout de la vitesse - de livraison.

Une offre élargie

Mais l'essentiel est ailleurs. Nous sommes en train d'élargir notre gamme en ajoutant nombre de nouveaux modèles de mocassins et de bottines, qui apparaîtront au cours des prochaines semaines. Le but est d'offrir le plus grand choix de chaussures anglaises cousues Goodyear disponible en France, tout en maintenant notre politique de prix très sages.

Nous procédons également au renouvellement graduel de toutes nos photos, avec l'objectif de présenter à terme plusieurs vues pour chaque modèle, ainsi qu'un ou plusieurs grossissements, de manière à ce que la qualité de notre offre soit plus clairement perceptible.

Où sont passées les chaussures Cheaney?

Un autre changement important  tient à la disparition de notre site des modèles de la société Joseph Cheaney & Sons. Cette marque a changé sa politique commerciale, et réserve désormais la vente sur Internet de ses chaussures à seuls trois sites anglais, dont le sien. Le but inavoué de tout cela est de majorer les prix au delà du raisonnable, comme on peut le constater sur leur propre boutique en ligne.

Mais que cela n'inquiète pas nos clients. Il nous est toujours possible de leur fournir les modèles Cheaney de leur choix, et même à prix avantageux, par le biais de la boutique "en dur" de notre partenaire irlandais.

Si vous voulez acheter une Cheaney, qui restent d'excellentes chaussures, envoyez-nous une demande de devis sur contact[à]britannic-shoes.fr en précisant le modèle, la pointure, la couleur et, le cas échéant, la largeur. Nous vous adresserons par retour, sous 48 heures, une offre chiffrée valable 30 jours - et ce pour n'importe quel produit de la gamme, accessoires compris.

Même si ça change, l'essentiel demeure

Nous préparons également un élargissement de notre offre, avec de nouvelles marques et, surtout, avec la réalisation de chaussures sur mesure par un ancien bottier de la garde à cheval - la Household Cavalry - de la Reine Elisabeth II. Mais nous en reparlerons lorsque ce service sera prêt, dans quelques semaines.

Mais si l'apparence de notre boutique change, l'essentiel de notre offre reste constant: qualité, service et prix imbattables. A vous d'en tirer les conclusions qui s'imposent......



dimanche 12 août 2012

Les désastres des marques "mode": example N° 3 et fin

Nous terminerons cette série par l'examen de deux autres chaussures d'occasion proposées sur le même site de revente d'articles de mode: l'une de la marque britannique Paul Smith, et l'autre du japonais Kenzo.

Ces derbies de Paul Smith sont déjà assez moches par leur dessin, ce que leurs lacets gris semblent souligner. Tout l'avant de la chaussure est désaxé vers l'intérieur, et leur aspect général fait penser aux chaussures de clown: trop longues et plates.

On compte ensuite quatre ou cinq profonds plis sur les deux chaussures, dont le plus avancé de la chaussure de gauche ressemble plus à une entaille qu'à un pli, ce qui ne dissuade pas le vendeur de les décrire comme étant en "bon état." Il précise même que ces chaussures ont de "superbes talons non déformés" et des "patins isolants". On remarquera, cependant, que la première de propriété semble, elle, assez abîmée, et que le décoration antérieure paraît décentrée.

Ces chaussures sont proposées à le vente pour 125 euros.

samedi 11 août 2012

Les désastres des marques "mode": exemple N° 2

Nous avons vu, dans un précédent post, que la tenue dans le temps d'une paire de richelieu de marque Prada laissait beaucoup à désirer. Nous allons aujourd'hui regarder si des modèles d'autres marques "mode" s'en sortent mieux. Toutes ces chaussures ont été trouvées, début août, sur un site de vente d'occasion qui présente plus de 350 paires de chaussures pour homme.

Sans ordre particulier, voici une paire de richelieu de la marque Hugo Boss, que leur vendeur appelle improprement des derbies, et qu'il présente comme étant en état "correct", mais avec de "petits défauts sur le cuir mais qui se rattrape facilement avec de la cire." Il précise que ces chaussures sont en cuir verni.

Or, il y a déjà là de quoi s'inquiéter avant même de regarder la photo. Un cuir verni ne se rattrape jamais, même si on peut "bricoler" avec de la cire ou même du silicone. Mais ne vous méprenez pas: les dégâts seront toujours (très) visibles.


 L'examen de la photo montre, tout d'abord, que ces chaussures ont une allure assez vilaine, avec un avant pointu assez disgracieux. On voit ensuite que la couture transversale n'est pas droite, mais légèrement diagonale. Il ne semble pas que ce soit voulu, car sur l'autre chaussure la couture oblique dans le même sens, au lieu du sens inverse comme l'on ferait pour préserver une certaine symétrie.

Ces chaussures portent des plis transversaux très marqués, et qui laissent deviner un cuir assez léger. Les semelles sont usées et on croît même deviner, sur l'arrière de la chaussure de gauche, un décollement de la doublure.

Proposées à 105 euros, puis baissées à 78 euros, ces chaussures ne valent pas une fraction de cette somme; mêmes offertes (par un ennemi?....) elles iraient droit à la poubelle. 

Pour la même somme, beaucoup mieux vaut s'acheter deux paires d'embauchoirs: on ne pourra pas les chausser, certes, mais au moins ils auront une utilité.

Quant à la marque, elle ne sort pas grandie de ce rapide survol: alors que les vêtements homme d'Hugo Boss ont acquis une certaine réputation de qualité, il ne peut en être de même pour ce type de chaussure, qu'il vaut mieux fuir à grand galop.

Résultat: ici, comme dans l'épisode précédent, la marque "mode" n'apporte aucune garantie quant à la qualité des chaussures, bien au contraire.

Résultat: Marque mode: 0  Marque traditionnelle: 2


jeudi 9 août 2012

Si vous êtes à Londres, fuyez...l'excentricité

Au risque de transformer ce blog en une sorte de galerie des horreurs, je voudrais aujourd'hui mettre en garde nos lecteurs contre une nouvelle dérive dans ce que l'on définit, avec beaucoup trop de mansuétude, le monde du "tendance".

Avec cette seule justification, semble-t-il, tout et n'importe quoi passe auprès d'un certain public. Mais, tant que ces initiatives idiotes ne concernaient que des galeries d'art marginales, ou des spectacles très marginaux joués devant trois pelés et un tondu, il n'y avait pas de quoi trop s'inquiéter. Mais voilà que le mouvement de l'art commercial et éphémère s'attaque aux chaussures de qualité, et même aux brogues.

C'en est trop: sonnons le tocsin, et boutons les barbares hors d'Europe!

Ayant un besoin manifeste de faire parler d'elle, la chaîne de magasins anglaise Selfridges - dont la date limite de consommation est dépassée depuis longtemps - a eu la géniale idée de s'associer avec un fabricant de chaussures pour proposer des séances de tatouage de chaussures.

Oliver Sweeney, en effet, propose de dessiner, au pistolet tatoueur, des dessins indélébiles sur ses plus belles chaussures (fabriquées en Italie, et vendues aux environs de 320€) lorsque vous les achèterez chez Selfridges, histoire de les personnaliser et de se distinguer. Si vous ne voulez pas acheter, vous pourrez faire subir ce même traitement à vos propres chaussures.

Voilà ce que vous pourrez faire à vos chaussures si vous suivez les conseils du magasin britannique Selfridges....ce qui semble être une belle paire de brogues gâchée par un tatouage réalisé au pistolet.


 

 



Et si le tatouage monochrome ne vous plaît pas, Sweeney propose de "ressusciter l'antique art italien du Tamponato" qui consiste à créer de belles et profondes patines sur vos chaussures en superposant des couches de pigment et de vernis posées au tampon, au pinceau et à l'éponge.

Certes, ce n'est pas nécessairement pire que les chaussures peintes à la main, ou patinées en vert ou en violet, comme on en voit parfois, mais c'est une déviation de trop pour les vrais amateurs de chaussures.

Et si les tatouages et "tamponati" étaient trop discrets pour votre goût, Sweeney propose aussi des chaussures dorées à la feuille d'or, et même des modèles en (faux) croco.

Même si l'on est amateur de chaussures anglaises, méfiance: il y a tout autant de fadas de l'autre côté de la Manche que de celui-ci, toujours prêts à embarquer les crédules et les simples d'esprit dans les aventures les plus douteuses. 

Le tout, c'est de ne pas perdre son esprit critique, et de ne pas céder aux sirènes faciles de la nouveauté et de la "tendance".....même si c'est un vénérable magasin anglais qui veut vous attirer hors du droit chemin.


lundi 6 août 2012

Il y a marques et marques.....exemple N° 1

Les producteurs de chaussures peuvent être divisés en deux grandes catégories: ceux qui fabriquent des chaussures de qualité, et ceux qui fabriquent du tout-venant.

Dans cette deuxième catégorie, il y a une sous-espèce particulièrement pernicieuse: celle des produits dérivés. Il s'agit de sociétés qui font fabriquer des chaussures de piètre qualité qu'elles revendent à prix très élevé grâce à la confiance que leurs marques inspirent aux consommateurs.

Nous avons tous eu l'occasion de nous rendre compte de cette supercherie en regardant certains de ces produits dans les magasins ou, endroit plus surprenant, dans les boutiques d'aéroport. Mais, à moins d'en avoir acheté, nous n'avions aucun moyen de savoir, précisément, comment vieillit ce type de chaussure, ce qui est le vrai test de leur qualité.

Or, les sites de vente d'occasion offrent un moyen très intéressant de constater ce qu'il en est. Le résultat dépasse nos pires craintes, et confirme qu'en matière de chaussures, mieux vaut ne se fier qu'aux marques réputées de chaussures, à l'exclusion des marques génériques de mode.

dimanche 5 août 2012

Peut-on / faut-il acheter des chaussures d'occasion?

Les voitures, les livres, les meubles....bien de choses peuvent s'acheter d'occasion, sans arrière pensée particulière. Mais en est-il de même pour des chaussures?

Cette question, a priori saugrenue, m'est venue à l'esprit lorsque, tombé par hasard sur un site de revente d'articles de mode, j'ai constaté qu'il comportait plus de 350 paires de chaussures d'homme d'occasion. Il y a donc un marché, mais doit-on succomber à l'attrait du pas cher? Peut-être pas.

Une chaussure vit et en porte les traces

Il faut savoir qu'une chaussure, au fur et à mesure qu'elle est portée, se "fait" à votre pied. La semelle intérieure prend graduellement la forme de celui-ci, en créant son empreinte dans la couche de liège sous-jacente. Le cuir de la tige est aussi déformé - de façon visible, ou pas - par la flexion lors de la marche, et la semelle et le talon s'usent là où ils frottent sur le sol.

Ce processus, que les amateurs de chaussures cousues Goodyear connaissent bien, peut être un peu douloureux, et dure quelques jours, en fonction de la durée de chaque port et des efforts que l'on imprime à la chaussure. Ce n'est pas pour rien que le dicton parle de "porter chaussure à son pied," même si s'agit d'une métaphore.


Ce modèle, présenté comme un "derby" de marque Church sur un site de vente d'occasion, serait en "Très bon état, quasi jamais porté." Pourtant, de grands plis d'aisance diagonaux sont bien visibles; des patins en caoutchouc cachent la semelle mais pas les talons, qui semblent très marqués. Il est proposé à 490€, alors que le même modèle, neuf, est vendu 500€ (ou £355) par Church. Quel intérêt?


C'est également au cours de ce processus qu'apparaissent les premiers plis, dits d'aisance, sur la tige. Il n'y a aucun moyen de les éviter; on peut juste les atténuer en veillant, lors de l'achat, à ce que la chaussure ne soit pas trop longue, puis à toujours utiliser un embauchoir (en bois non verni, idéalement du cèdre rouge) dès que l'on se déchausse, c'est à dire lorsque le cuir, humide et chaud, est le plus à même de reprendre sa forme.

jeudi 2 août 2012

Dites le avec votre semelle...

Tout le monde sait, ou devrait savoir, que dans les pays musulmans on évite de présenter sa semelle à quiconque, ceci étant considéré comme une insulte grave dans la plupart de ces pays.

Un site spécialisé dans les conseils de voyage estime même que "le fait de montrer le dessous de cet objet ‘ignoble’, est un moyen efficace pour offenser quelqu’un," et cite à cet effet un ancien ambassadeur américain en Arabie Saoudite qui disait que dans ces pays « pointer sa semelle en direction de quelqu’un est l’équivalent du « doigt » dans notre culture. » A éviter, donc.

Mais voilà que ce concept d'insulte par semelle interposée a visiblement plu à un fabricant américain de chaussures extravagantes. Peut-être s'est-il rappelé de l'épisode de Bagdad, lorsque l'alors Président George W. Bush avait été ciblé par deux chaussures lancées par un journaliste irakien très en colère à son encontre?

Toujours est-il que, prenant exemple sur les musulmans mais voulant expliciter l'insulte avec cette finesse typiquement américaine, ce fabricant propose sur la semelle de certains de ses modèles l'inscription reproduite ci-dessous -- et en lettres dorées, s'il vous plaît:


Capture d'écran du 2 août 2012 (c) Aux Belles Pompes

Outre la vulgarité de la démarche, qui s'exprime également dans le nom de certains autres modèles de ce fabricant, on ne voit vraiment pas l'intérêt d'une telle inscription, d'autant qu'elle disparaîtra après quelques minutes de marche. Est-ce le frémissement coupable d'avoir fait un écart? Est-ce la satisfaction juvénile d'insulter quelqu'un sans qu'il ne s'en rende compte? Va savoir.

Le site marchand français qui vend ces produits affirme que les chaussures de cette marque sont "toutes confectionnées dans la région du Northamptonshire en Angleterre." Un courriel envoyé au fabricant demandant confirmation a reçu pour toute réponse: YES.

Mais, si cela est vrai, quel fabricant anglais aurait accepté de fabriquer des chaussures ainsi marquées? Mystère et boule de gomme.


mercredi 1 août 2012

Si vis femina, para calcei

Que les femmes soient très attentives aux chaussures que portent les hommes qu'elles rencontrent, nous le savions déjà. Mais pas nécessairement au point de faire de l'état des chaussures un critère déterminant ("deal-breaker").

C'est pourtant ce que la charmante "pipole" (c'est à dire, jeune personne à la plastique avenante, dont on voit souvent l'image dans la presse et à la télévision, sans trop savoir à quel titre...) anglaise Cheryl Cole a affirmé dans une récente interview.

"Lorsque je rencontre un homme, je regarde d'abord son sourire, puis ses yeux et enfin ses chaussures," raconte-elle à un quotidien anglais.

L'histoire ne dit pas quels sont ses critères d'évaluation - d'ailleurs, cela n'a aucune importance - mais nous rapportons cette anecdote pour souligner combien il est essentiel pour un homme de porter à tout instant des chaussures de qualité, et bien entretenues: qui sait si vous n'allez pas croiser, demain, Cheryl Cole ou l'une de ses semblables? Vous auriez alors l'air fin, avec des baskets multicolores, ou des chaussures cheap mal entretenues...

Pour ceux qui voudraient se prémunir en prévision d'une hypothétique rencontre au cours de l'été (si vis femina, para calcei*, en quelque sorte), nous rappelons qu'une large gamme de chaussures de très grande qualité, et certainement à même d'impressionner n'importe quelle "pipole" de passage, est toujours disponible sur notre boutique en ligne, Britannic Shoes.

Et pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de Cheryl Cole, voici une photo prise au Festival de Cannes cette année.


* : pour ceux qui souhaiteraient une traduction du latin: "si tu veux la femme, prépare tes chaussures."